C&T || Retour des Enfers

Il y a plus de six mois, ma vie était encore ce qu’on pourrait considérer comme une ‘vie normale’. J'allais au travail tous les jours, avais des amis, sortait le soir, comme tout le monde. J’étais épanouie et insouciante, et je savais que je n’aurai pas du l’être autant, et rester sur mes gardes. Ne pas autant m’impliquer, parce que je savais que tôt ou tard, j’allais devoir repartir. Je savais que cela devait et allait arriver, mais je n’avais pas pensé, à ce moment là que cela allait être si rapide. C’est une simple lettre qui a tout changé. Une simple lettre, qui m’a ramené à la réalité de ce qu’il se passait encore là-bas, de l’autre côté de l’Atlantique…Une simple lettre qui m’a rappelé à mon devoir, et dont j’ai du suivre les directives…

Cela fait plus de six-mois que je suis partie, et maintenant, me voilà de retour à Seattle. Aujourd'hui je reviens, et tout à changer pour moi. Je ne suis plus la même femme, et je ne le serais plus jamais. J'ai du m'en aller sans dire au revoir, sans explication, à la sauvette, laissant au chef une simple lettre de démission, sans lui expliquer le pourquoi du comment. Je n'avais pas eu d'autres solutions. Je ne voulais pas que les autres s'inquiètent, aient peur ou encore aient de la pitié pour moi, pour ce qui m’arrivait. J’ai fais mon devoir et je suis revenue. J’y suis allée, j’ai combattu, j’ai survécu. Fin de l’histoire.

Il est sept heures du matin, et me voila devant le Seattle Grace. J’ai des choses à y régler. Il faut que je voie le chef, que je m’excuse pour être partie si vite, sans aucune explication. J’espère qu’il acceptera de me reprendre, parce que ce que j’ai le plus besoin maintenant, c’est d’un boulot, pour me vider la tête et ne plus penser à ces mois de galères que je viens de passer, alors c’est pour ca que je suis ici, devant cet hôpital qui renferme tant de souvenir pour moi. J’avance doucement vers l’entrée, et plus mes pas me rapproche de cette double porte, plus mon cœur s’accélère. J’ai peur de croiser un de mes anciens collègues, qu’il me demande pourquoi je suis partie, et que je ne tienne pas. Je ne suis pas lâche, non loin de là, mais ces mois là-bas m’ont changé, et je ne suis plus aussi forte qu’avant. Je ne sais pas comment je réagirais si je devais me retrouver dans cette situation, et je ne veux surtout pas y avoir à faire.

Me voila arrivée à l’accueil. On me reconnait. On parait surpris de me voir, mais je ne dis rien, je garde un visage impassible. Je me dirige directement vers le bureau du Chef. L’ascenseur m’oblige à me trouver dans une situation de vulnérabilité. Qui sait qui pourrait s’y trouver en même temps que moi…

• Six mois, avait fallu a notre Connor, pour ce faire hospitalisé vingt-quatre heures, a deux reprise, pour être tombé inconscient sur le plancher a trois mois d'intervalle, il en faisait vraiment trop. Pour une fois qu'il avait vécu une vue plus ou moins normal, entrant à la fin de son quart pour aller se coucher et vivre une vie plus normal au coté privé et vie au travail. Une personne avait réussi à le changer, assez pour changer son quotidien lorsqu'il en faisait trop. Il y a cinq mois, il y a eu sa cousine, qui se faisait hospitaliser pour une leucémie myeloblastique, qui faisait des hauts et des bas. De quoi le rendre un peu plus nerveux et incapable d'entrer chez lui ou quelque chose du genre. Préférant bosser pour passer le temps, il n'arrivant plus à rester seul, s'il entrait chez lui, s'en était pour se coucher quelque heure et revenir bossé, certes on l'avait aidé à remonter sur les étages, pour un poste en chirurgie esthétique, en lui faisant promettre de respecter un horaire stable, chose qu'il avait fait au début pour ensuite tout laissé tombé. Il avait même, reçue une interne en son service de la morgue, chose qui l'avait surpris, se faisant professeur, comme il le devait, son interne avait réussi à lui faire remettre un horaire stable, mais bien souvent il s'endormait dans la chambre de sa cousine ou prenait en otage une salle de garde.
  
  Cela faisait deux jours que le chef l'avait mis au repos, avec une interdiction d'entrer dans l'hôpital pour quarante-huit heures. Puisqu'il avait encore été hospitalisé pour la deuxième fois et de force, on lui avait injecté par surprise un tranquillisant. Son interne avait parlé de son cas au chef. Qui avait pris décision de le faire tombé de force pour se reposer, puisque cela pouvait venir à le tuer. Il en était vraiment a bout et ils avaient pris une bonne descision, cela lui avait permis de se remettre sur pied, dormir pendant des heures et des heures sans arrêt. Se réveillant un peu perdu, mais on lui avait expliqué, le comment du pourquoi il s'était retrouvé dans une chambre. Mais n'avait pas pu voir le chef, qu'ont l'avais envoyé chez lui pour quarante-huit heures, d'autres heures qu'il avait pris pour dormir.
  
  Aujourd'hui, il se devait de rencontrer le chef, ainsi son retour au travail surveillé s'il le pouvait. Discutant durant un moment avec lui, lui montrant sa gratitude, ignorant qu'il allait revoir celle qui l'avait remis sur une vie normal, directement en sortant du bureau, mais cela il ignorait. Prenant cinq minutes de plus, recevant son droit de travailler et de surcroit surveillé et ce sur les étages. Interdiction du sous-sol, sont interne savait se débrouiller sans lui. Sortant tranquillement pour aller à l'ascenseur pour aller au vestiaire. Appuyant sur le bouton, attendant qu'elle vienne et qu'elle s'ouvre, en figeant sur place lorsqu'il aperçu une jeune femme à l'intérieur, arrêtant de respirer quelque seconde, avant de reprendre le contrôle de lui-même, lorsque la porte commençait a se refermé, croyant à une hallucination de sa pars, se croyant encore sur des effets du tranquillisant injecté quelques jours avant, murmurant. Incapable de bouger ou presque, retenant à la dernière seconde la porte de l'ascenseur qui se rouvrit...
  
  -Ted…dy…?
  

C’est long, très long un trajet en ascenseur, surtout quand on ne veut pas allez à l’endroit où l’on se rend. J’ai le temps de penser longtemps pendant que cet ascenseur monte à cet étage où je ne veux arriver. J’ai peur, mon cœur s’accélère de plus en plus. J’ai une soudaine envie de repartir directement, et de m’enfermer chez moi pour les clinquantes années à venir, mais j’en suis incapable. Je suis tout simplement incapable de bouger un muscle depuis que je suis dans cet ascenseur. Pourquoi ? Le stress ? La Peur ? Oui, plus que certain, et aussi les souvenirs. Cet ascenseur me rappelle tant de chose, tant de chose que j’aimerai revivre, que j’aimerai ne jamais avoir quitté. Mais pour le moment, je ne peux pas. Il me faut d’abord m’expliquer avec le chef sur les raisons de mon départ. J’espère qu’il me laissera parler, et qu’il ne m’empêchera surtout pas de reprendre mon job. Je me doute qu’il a du engager quelqu’un d’autre a ma place, mais je me fiche du job qu’il m’offrira. Je suis prête à bosser n’importe où, tant que je n’ai pas à rester chez moi à ruminer les six mois qui viennent de passer.

Plongée dans mes pensée, je ne sens pas, ni ne vois que l’ascenseur est arrivé. La tête penché en avant, je reste là où je suis et je n’avance pas. Je me sens fébrile, faible. La peur me tord le ventre, et je ne sais pas si je dois avancer ou pas. Un seul mot, une voix que je connais si bien me sort de mes pensées… « Ted…dy…? » Je soupire. Il était bien la dernière personne que je voulais voir aujourd’hui. Ce n’est en rien contre lui, mais le voir là devant moi me rappelle tant de chose qui me manque et dont je ne peux me résigner à avoir perdu. Je lève la tête et le regarde dans les yeux. Ne sachant trop quoi dire, j’esquisse un sourire plutôt maladroit, avant de m’avancer pour sortir de l’ascenseur. « Connor…Ca fait un bail… » Je ne sais quoi sortir d’autre. A vrai dire, j’aurai du me taire, ne rien dire du tout, le laisser parler. Je sens et je vois qu’il est surpris de me voir. Qui ne le serait pas après tout. Je suis partie comme une voleuse, sans rien dire, alors que j’aurai pu, mais non, j’ai préféré jouer la carte de la laissé pour morte, pour être tranquille. Je ne dis rien, et le regarde dans les yeux, espérant une réaction de sa part.

• Remerciant le chef, plus qu'il ne fallait, qu'il en devenait presque ridicule, mais bon, s'en était bien sa façon d'agir de toute façon, ce qui en faisait son charme! Se disant qu'il devait passer voir sa cousine avant de passer au vestiaire, lui dire qu'il allait bien, expliquer son absence de visite. Elle devait tout de même s'inquiéter, mais la savait entre de bonne main et en bonne compagnie de son nouvel petit ami. Attendant l'ascenseur, l'envie de prendre les marches l'avaient alors séduit, mais pas assez pour s'y rendre avant qu'elle n'arrive et ouvre sa porte en acier inoxydable et qu'il soit pétrifié tout juste devant l'embrasure, là ou tout avait l'air d'aller au ralentit autour de lui, reprenant lentement contrôle de lui-même et que tout autour reprenne une vie plus normal.
  
  Allant pour y entrer, lorsqu'il avait figé dans son élan, remarquant une jeune femme tête penchée en avant dans une pure réflexion, réfléchissant à une vitesse incroyable, jamais il n'allait oublier ses cheveux et tout le reste, qu'il l'avait vite reconnue, l'interpellant dans un murmure stupéfait, comment ne pas l'être. Encore incapable de bouger, mais se décala d'un pas de coté pour la laisser passée. La suivant du regard lentement en n'ajoutant aucun mot, voyant le petit sourire maladroit, lui parut tout autant maladroit, ne sachant quoi dire ou quoi faire. Il avait cru a bien des situations suite à son départ, se torturant des pires situations pour que finalement, il la revoit devant lui, bel et bien vivante. L'écoutant en silence avant d'essayer de dire quelque chose.
  
  -Tout va bien?
  
  Vraiment, il aurais pu trouvé autre chose! S'y traitant d'idiot en silence.
  

Cela faisait tellement longtemps…Je ne peux m’empêcher de le détailler de la tête au pied, comme si on ne s’était pas vu depuis plus de deux ans. A vrai dire, pour moi c’était comme si cela faisait plus de deux ans que je ne l’avais pas vu, mais c’était une sensation très étrange. Je le regardais de la tête au pied. Il avait l’air épuisé. Il devait bosser à longueur de journée comme d’habitude. Me reprenant, je repose mon regard dans le sien, mais le détourne bien vite, me sentant mal à l’aise.

Je ne sais quoi dire quoi faire. c'est une situation assez embarrassante pour moi. je ne suis pas encore prête à revoir du monde, et encore moins Connor. C'est un lien assez spécial qu'il y a entre nous, et j'ai le sentiment qu'il serait capable de me percer à nu en quelques secondes si je commençais à lui expliquer où j'étais, et ce que je faisais. Je décide de ne plus le regarder dans les yeux. Mes yeux en disent beaucoup sur moi et ce que je ressens, et je suis sûr que si il pouvait les voir, il saurait en un instant que je suis mal, très mal, etque les événements qui sont arrivés m'ont terriblement changée...

J’attrape mon coude gauche avec ma main droite. Un signe de nervosité chez moi bien connu de tous le monde. Je l’entends murmurer quelques mots, comme si il ne s’était toujours pas remis de m’avoir vu. « Tout va bien? » Je ne sais pas quoi lui répondre. En tant qu’ami, je veux lui dire la vérité, lui expliquer tout ce qu’il s’est passé pendant ces six mois, m’excuser…Mais je ne peux pas. Je suis incapable de parler. Je sens que les larmes me montent aux yeux, et je baisse la tête, incapable de le lui montrer. Je savais que cela arriverai, et ce n’était surement pas en face de lui que je voulais craquer, me montrer faible. J’utilise toute mes forces pour empêcher ces larmes de couler. Après un temps de silence complet, je me décide enfin à parler, voulant éviter de parler de moi cependant. « Très bien…Et toi ? Toujours à la morgue ? » Détourner le sujet sur lui me semblait être la meilleure des défenses pour aujourd’hui.

Il m’avait manqué. Connor m’avait extrêmement manqué durant ces six dernier mois. Je pensais souvent à lui quand je me trouvais là bas, il me redonnait du courage, la force de tenir malgré tout, même si je ne savais pas comment il avait pris la nouvelle de mon départ. Cela avait du lui faire l’effet d’une bombe, et je ne sais pas si il s’en était remis rapidement ou pas. Je l’espère, parce que le savoir mal, m’aurait beaucoup pesé sur la conscience…

C’est avec attention que j’écoute sa réponse, espérant pouvoir enchainer sur cette dernière, ne voulant absolument pas aborder de nouveau ma personne. « Oui et non… Ils ont réussit à me faire remonter aux étages. » Je suis surprise de sa réponse. Qui aurait pu penser que Connor Phillips remonterai un jour à l’étage des grands, dans le monde de la chirurgie. Il avait été un grand chirurgien, un des meilleurs du Pays en Chirurgie Plastique, alors le savoir de retour ici était une bonne nouvelle, j’étais heureuse pour lui. Le temps de quelques secondes, je sens ma nervosité diminuer quelques peu en moi, et je me sens plus apte à lui répondre. « Je suis vraiment heureuse pour toi…Tu le mérites, ce poste de chirurgien ! » Je lève les yeux et lui sourit, oubliant quelques minutes mes problèmes. Malheureusement pour moi, une interpellation de Connor par une personne dont je connais la voix me fait revenir au même stade qu’avant.

C’est le Chef. Connor venait de se décaler, me laissant visible pour lui. Je ne sais quoi faire, je suis morte de peur. Je lève la tête et le regarde, avant de prononcer un simple « Bonjour Monsieur. » Quoi faire ? Quoi dire à cet homme que j'ai abandonné en quelques sortes six mois plus tôt sans aucune explication. Il avait le droit de savoir, et je suppose qu'il n'est pas disposé à me rendre ma place. Je vais devoir user de finesse et de réflexion pour qu'il me rende ma place. Place qu'il a déjà donné à une autre personne sans aucun doute, car un hôpital sans chef de Chirurgie cardiaque, est un mauvais hôpital...

A temps partiel était surement mieux que de passer ses journées et ses nuits à la morgue. Je me rappelais qu’il finissait même par ne plus savoir si il faisait nuit ou jour à l’extérieur de l’hôpital, tellement il se mettait corps et âme dans son travail. « C’est quand même une bonne chose, tu es bien plus utile ici qu’en bas. » Et puis cela me permettrait de le voir plus souvent si jamais le chef acceptait de me reprendre…Ça m'aiderai à tenir, de le voir la. Un soutient sans qu'il le sache, comme il l'avait été durant ces six dernier mois...

Après un nouveau long silence, il me regarda à nouveau et rajouta « Si jamais tu veux parler, tu sais où me trouver, je vais devoir y aller avant de me faire trucidé et de me ramasser sur le billard… » Je souris, même si seulement la première partie de sa phrase me restait en tête. Si jamais je voulais parler, il était la pour m’écouter. Cela me fit chaud au cœur. J’avais quelqu’un a qui me confier si jamais. Je me doutais donc que j’allais le revoir plus tôt que ce que j’avais pensé… « J’y songerai » Je réfléchit un instant à quelque chose a rajouter, mais le vit s’éloigner en marchant. Je rajoute tout de même et d’une toute petite voix « Tu m’as manqué Connor… » Je suis sûre que de là ou il était il ne m’avait pas entendu, mais au moins, je l’avais dit…

Le moment fatidique arrive. Je stresse encore plus. Me tournant lentement vers le chef de chirurgie, je le vois me montrer la direction de son bureau. Inspirant profondément, très peu sûre de moi, je me dirige vers ce dernier, avec la phrase de Connor en tête…

[RP FINI ?]